Généralités

L’épilepsie concerne 4 millions de sujets aux USA et 5 millions en Europe. La sévérité et la fréquence des crises varient d’un individu à l’autre mais associent une perte de contact à des troubles moteurs ou sensitifs plus ou moins étendus. Le traitement repose essentiellement sur une association médicamenteuse que 26 à 50% des malades ont souvent du mal à correctement suivre.

Dans sa forme la plus sévère, l’état de mal épileptique réalise une crise généralisée continue ou subintrante pouvant entrainer le décès du patient en l’absence de prise en charge.

L’épilepsie concerne 4 millions de sujets aux USA et 5 millions en Europe. La sévérité et la fréquence des crises varient d’un individu à l’autre mais associent une perte de contact à des troubles moteurs ou sensitifs plus ou moins étendus. Le traitement repose essentiellement sur une association médicamenteuse que 26 à 50% des malades ont souvent du mal à correctement suivre.

Dans sa forme la plus sévère, l’état de mal épileptique réalise une crise généralisée continue ou subintrante pouvant entrainer le décès du patient en l’absence de prise en charge.

Epilepsie au volant

L’évaluation du risque entre cette maladie et la conduite automobile reste encore aujourd’hui difficile.

La réalisation d’études prospectives se heurte la plupart du temps à des problèmes éthiques posés par les résultats contradictoires des études observationnelles et/ou rétrospectives. Il existe une grande hétérogénéité des aspects de cette maladie. La présence de prodromes, la nature et la durée des crises, l’efficacité et la compliance aux diverses associations thérapeutiques diffèrent d’un malade à l’autre et rendent les populations de ces études difficilement comparables.

Ainsi, les données du CDC (Centers for Disease Control and Prevention) entre 1995 et 1997 portant sur les accidents mortels aux Etats-Unis ne retrouvaient qu’un petit nombre de cas (n=86 soit 0.2%) imputable à une crise.1

A l’inverse, Une étude de cohorte rétrospective comparant 159 patients épileptiques à 559 sujets contrôles retrouvait sept fois plus de patients soignés pour traumatisme post accident dans le groupe épilepsie.2

Récemment une large cohorte nationale suédoise a comparé le taux d’accidents entre 29220 sujets épileptiques (traités pour 75.3% d’entre eux) et 267637 sujets contrôles. Le taux d’accident était de 4.6% contre 3.4% chez les contrôles soit un sur risque de 37% mais sans effet sur les décès (0.1% dans les 2 populations). Dans les analyses de sous-groupes, la présence et le type de traitement n’avaient aucune influence péjorative.3

En 2012, Classen et al, ont analysé les conclusions de 16 études sur le sujet. Ils les ont classées en 3 niveaux décroissants selon la rigueur de leur réalisation et le niveau de preuve apporté.4

Leur synthèse conclut:

  • A un manque d’études indiscutables de niveau 1.
  • Parmi les études classées en niveau 2, la chirurgie de l’épilepsie, l’absence de crise pendant 6 à 12 mois, la faible antériorité d’accident non lié à l’épilepsie et les ajustements réguliers thérapeutiques seraient des éléments favorables pour autoriser la conduite. Un recul de 6 à 12 mois sans crise serait suffisant malgré des données retrouvant une réduction de risque de 93% au-delà de 12 mois, et d’autres (Taylor et al) suggérant des durées supérieures à 3 ans. La prise d’un traitement antiépileptique favoriseraient les accrochages mineurs mais éviteraient les blessures sévères. La déclaration obligatoire des crises n’auraient que peu d’effets et l’existence d’auras avant les crises ne diminuerait pas forcément le risque d’accident.
  • Les études de classe 3 faites de petits effectifs avec peu d’événement retrouveraient une causalité des crises dans les accidents. Les hommes, jeunes, détenteurs d’un permis seraient les plus souvent en cause.

La conduite automobile reste très réglementée pour ces sujets actuellement.

L’évaluation du risque entre cette maladie et la conduite automobile reste encore aujourd’hui difficile.

La réalisation d’études prospectives se heurte la plupart du temps à des problèmes éthiques posés par les résultats contradictoires des études observationnelles et/ou rétrospectives. Il existe une grande hétérogénéité des aspects de cette maladie. La présence de prodromes, la nature et la durée des crises, l’efficacité et la compliance aux diverses associations thérapeutiques diffèrent d’un malade à l’autre et rendent les populations de ces études difficilement comparables.

Ainsi, les données du CDC (Centers for Disease Control and Prevention) entre 1995 et 1997 portant sur les accidents mortels aux Etats-Unis ne retrouvaient qu’un petit nombre de cas (n=86 soit 0.2%) imputable à une crise.1

A l’inverse, Une étude de cohorte rétrospective comparant 159 patients épileptiques à 559 sujets contrôles retrouvait sept fois plus de patients soignés pour traumatisme post accident dans le groupe épilepsie.2

Récemment une large cohorte nationale suédoise a comparé le taux d’accidents entre 29220 sujets épileptiques (traités pour 75.3% d’entre eux) et 267637 sujets contrôles. Le taux d’accident était de 4.6% contre 3.4% chez les contrôles soit un sur risque de 37% mais sans effet sur les décès (0.1% dans les 2 populations). Dans les analyses de sous-groupes, la présence et le type de traitement n’avaient aucune influence péjorative.3

En 2012, Classen et al, ont analysé les conclusions de 16 études sur le sujet. Ils les ont classées en 3 niveaux décroissants selon la rigueur de leur réalisation et le niveau de preuve apporté.4

Leur synthèse conclut:

  • A un manque d’études indiscutables de niveau 1.
  • Parmi les études classées en niveau 2, la chirurgie de l’épilepsie, l’absence de crise pendant 6 à 12 mois, la faible antériorité d’accident non lié à l’épilepsie et les ajustements réguliers thérapeutiques seraient des éléments favorables pour autoriser la conduite. Un recul de 6 à 12 mois sans crise serait suffisant malgré des données retrouvant une réduction de risque de 93% au-delà de 12 mois, et d’autres (Taylor et al) suggérant des durées supérieures à 3 ans. La prise d’un traitement antiépileptique favoriseraient les accrochages mineurs mais éviteraient les blessures sévères. La déclaration obligatoire des crises n’auraient que peu d’effets et l’existence d’auras avant les crises ne diminuerait pas forcément le risque d’accident.
  • Les études de classe 3 faites de petits effectifs avec peu d’événement retrouveraient une causalité des crises dans les accidents. Les hommes, jeunes, détenteurs d’un permis seraient les plus souvent en cause.

La conduite automobile reste très réglementée pour ces sujets actuellement.

Références

  1. Sheth SG, Krauss G, Krumholz A, Li G. Mortality in epilepsy: driving fatalities vs other causes of death in patients with epilepsy. Neurology 2004;63:1002-7.
  2. Lings S. Increased driving accident frequency in Danish patients with epilepsy. Neurology 2001;57:435-9.
  3. Sundelin HEK, Chang Z, Larsson H, et al. Epilepsy, antiepileptic drugs, and serious transport accidents: A nationwide cohort study. Neurology 2018;90:e1111-e8.
  4. Classen S, Crizzle AM, Winter SM, Silver W, Eisenschenk S. Evidence-based review on epilepsy and driving. Epilepsy Behav 2012;23:103-12.