Généralités

Les syncopes touchent volontiers une large population (13 à 40%). Aussi qu’elles affectent la conduite n’est pas si surprenant.

Les syncopes touchent volontiers une large population (13 à 40%). Aussi qu’elles affectent la conduite n’est pas si surprenant.

Syncope au volant

Dans une large étude danoise comportant 41039 patients, la survenue d’une syncope serait associée dans le suivi de 2 ans à un quasi doublement du risque d’accident. Ainsi, 1791 patients (4.4%) avaient présenté une collision avec des blessures associées dans 78.1% et un décès dans 0.3%. Etonnamment, seule une partie des accidents (349) étaient directement imputables à une syncope au volant.1

Une étude rétrospective étudiant les pertes de connaissance au volant a retrouvé une origine vaso-vagale dans 30% des cas, une arythmie supraventriculaire dans 25% des cas, ventriculaire pour 17%, des anomalies de la conduction cardiaque dans 10% et l’absence de diagnostique dans 20% des cas. 2

Les syncopes vaso-vagales sont bénignes mais volontiers récidivantes. Fréquemment précédés de prodromes, ces derniers permettraient au conducteur d’anticiper l’accident en arrêtant son véhicule. Pourtant, dans une étude menée chez 245 patients adressés pour suspicion de syncopes vaso-vagales, 9% avaient présenté un événement au volant, et un second pour un quart d’entre eux. Malgré la présence de prodromes chez la majorité, 9 blessés et un décès ont été déplorés.3

Les arythmies cardiaques s’accompagnent le plus souvent de palpitations, dyspnée, douleurs thoraciques voire des vertiges. La perte de connaissance est conditionnée par la nature de l’arythmie, de l’existence d’une maladie cardiaque sous-jacente mais surtout de la susceptibilité individuelle aux variations brutales de fréquence cardiaque.

La survenue d’une syncope est en soi un marqueur de mauvaise tolérance et de récidive. Elle contre indique la conduite automobile au moins temporairement.4

Les plus graves d’entre elles (tachycardie ventriculaire, fibrillation ventriculaire…) provoquent rapidement le décès en l’absence de prise en charge.

Fort heureusement, les patients les plus à risque sont aujourd’hui traités rapidement par un défibrillateur implantable. Ces appareils développés à partir des années 80 sont largement répandus et permettent par une stimulation rapide ou une cardioversion électrique le retour à un rythme cardiaque normal dans un pourcentage très élevé.

Néanmoins le risque de mort subite persiste dans un petit pourcentage car :

  • Devant une arythmie réfractaire, le nombre de thérapies délivrées est limité.
  • Des arythmies subintrantes malgré des thérapies efficaces épuisent la batterie de l’appareil.
  • Malgré un traitement prompt, la syncope occasionne un traumatisme mortel.

La majorité des études retrouvent un risque estimée par l’équation canadienne acceptable chez les patients implantés en prévention primaire (avant tout accident rythmique) pour une conduite de loisir. L’interdiction est donc limitée au temps post opératoire de récupération (1 semaine à 1 mois).

Chez les patients implantés après un événement rythmique, les résultats sont contradictoires. Les sociétés savantes ont statué sur une interdiction de 3 à 6 mois en Europe et aux USA respectivement.

Les patients ayant reçu une thérapie appropriée présentent un risque de récidive élevé pendant 2 à 4 mois justifiant  une exclusion.5

Si le risque apparait acceptable dans ces études c’est que le score est établit sur le fait que seule la syncope (survenant dans 10 à 30% des cas) est à l’origine de l’accident.

Or, la survenue d’une thérapie au volant peut déstabiliser le conducteur en l’absence même de perte de connaissance. La série de Mylotte et al, a suivis prospectivement 275 patients implantés d’un défibrillateur. 9.5% d’entre eux ont présenté une pré syncope au volant et 3.3% (n=8) des sujets ont reçus un choc en conduisant occasionnant 5 accidents (sur un total de 14 collisions). Fort heureusement aucune blessure grave ni décès n’est survenu mais moins de la moitié des sujets n’avait pas présenté de syncope.

Le risque de choc au volant calculé dans cette étude était de 1.5% par an en sachant que 9.1% des patients implantés avaient cessés définitivement de conduire et plus de 30% limitaient leur déplacement au strict nécessaire…6

L’étude TOVA a évalué pendant 2 ans chez 1188 patients porteurs d’un défibrillateur, la survenue d’un choc pendant et juste après la conduite. Le risque au volant était quasiment doublé par rapport au reste de la journée. 7 chocs appropriés ont eu lieu pendant la conduite. Aucun n’a donné lieu à une syncope mais un a occasionné un accident.7

Dans une large étude danoise comportant 41039 patients, la survenue d’une syncope serait associée dans le suivi de 2 ans à un quasi doublement du risque d’accident. Ainsi, 1791 patients (4.4%) avaient présenté une collision avec des blessures associées dans 78.1% et un décès dans 0.3%. Etonnamment, seule une partie des accidents (349) étaient directement imputables à une syncope au volant.1

Une étude rétrospective étudiant les pertes de connaissance au volant a retrouvé une origine vaso-vagale dans 30% des cas, une arythmie supraventriculaire dans 25% des cas, ventriculaire pour 17%, des anomalies de la conduction cardiaque dans 10% et l’absence de diagnostique dans 20% des cas. 2

Les syncopes vaso-vagales sont bénignes mais volontiers récidivantes. Fréquemment précédés de prodromes, ces derniers permettraient au conducteur d’anticiper l’accident en arrêtant son véhicule. Pourtant, dans une étude menée chez 245 patients adressés pour suspicion de syncopes vaso-vagales, 9% avaient présenté un événement au volant, et un second pour un quart d’entre eux. Malgré la présence de prodromes chez la majorité, 9 blessés et un décès ont été déplorés.3

Les arythmies cardiaques s’accompagnent le plus souvent de palpitations, dyspnée, douleurs thoraciques voire des vertiges. La perte de connaissance est conditionnée par la nature de l’arythmie, de l’existence d’une maladie cardiaque sous-jacente mais surtout de la susceptibilité individuelle aux variations brutales de fréquence cardiaque.

La survenue d’une syncope est en soi un marqueur de mauvaise tolérance et de récidive. Elle contre indique la conduite automobile au moins temporairement.4

Les plus graves d’entre elles (tachycardie ventriculaire, fibrillation ventriculaire…) provoquent rapidement le décès en l’absence de prise en charge.

Fort heureusement, les patients les plus à risque sont aujourd’hui traités rapidement par un défibrillateur implantable. Ces appareils développés à partir des années 80 sont largement répandus et permettent par une stimulation rapide ou une cardioversion électrique le retour à un rythme cardiaque normal dans un pourcentage très élevé.

Néanmoins le risque de mort subite persiste dans un petit pourcentage car :

  • Devant une arythmie réfractaire, le nombre de thérapies délivrées est limité.
  • Des arythmies subintrantes malgré des thérapies efficaces épuisent la batterie de l’appareil.
  • Malgré un traitement prompt, la syncope occasionne un traumatisme mortel.

La majorité des études retrouvent un risque estimée par l’équation canadienne acceptable chez les patients implantés en prévention primaire (avant tout accident rythmique) pour une conduite de loisir. L’interdiction est donc limitée au temps post opératoire de récupération (1 semaine à 1 mois).

Chez les patients implantés après un événement rythmique, les résultats sont contradictoires. Les sociétés savantes ont statué sur une interdiction de 3 à 6 mois en Europe et aux USA respectivement.

Les patients ayant reçu une thérapie appropriée présentent un risque de récidive élevé pendant 2 à 4 mois justifiant  une exclusion.5

Si le risque apparait acceptable dans ces études c’est que le score est établit sur le fait que seule la syncope (survenant dans 10 à 30% des cas) est à l’origine de l’accident.

Or, la survenue d’une thérapie au volant peut déstabiliser le conducteur en l’absence même de perte de connaissance. La série de Mylotte et al, a suivis prospectivement 275 patients implantés d’un défibrillateur. 9.5% d’entre eux ont présenté une pré syncope au volant et 3.3% (n=8) des sujets ont reçus un choc en conduisant occasionnant 5 accidents (sur un total de 14 collisions). Fort heureusement aucune blessure grave ni décès n’est survenu mais moins de la moitié des sujets n’avait pas présenté de syncope.

Le risque de choc au volant calculé dans cette étude était de 1.5% par an en sachant que 9.1% des patients implantés avaient cessés définitivement de conduire et plus de 30% limitaient leur déplacement au strict nécessaire…6

L’étude TOVA a évalué pendant 2 ans chez 1188 patients porteurs d’un défibrillateur, la survenue d’un choc pendant et juste après la conduite. Le risque au volant était quasiment doublé par rapport au reste de la journée. 7 chocs appropriés ont eu lieu pendant la conduite. Aucun n’a donné lieu à une syncope mais un a occasionné un accident.7

Références

  1. Nume AK, Gislason G, Christiansen CB, et al. Syncope and Motor Vehicle Crash Risk: A Danish Nationwide Study. JAMA Intern Med 2016;176:503-10.
  2. Blitzer ML, Saliba BC, Ghantous AE, Marieb MA, Schoenfeld MH. Causes of impaired consciousness while driving a motorized vehicle. Am J Cardiol 2003;91:1373-4.
  3. Li H, Weitzel M, Easley A, Barrington W, Windle J. Potential risk of vasovagal syncope for motor vehicle driving. Am J Cardiol 2000;85:184-6.
  4. Sorajja D, Nesbitt GC, Hodge DO, et al. Syncope while driving: clinical characteristics, causes, and prognosis. Circulation 2009;120:928-34.
  5. Thijssen J, Borleffs CJ, van Rees JB, et al. Driving restrictions after implantable cardioverter defibrillator implantation: an evidence-based approach. Eur Heart J 2011;32:2678-87.
  6. Mylotte D, Sheahan RG, Nolan PG, et al. The implantable defibrillator and return to operation of vehicles study. Europace 2013;15:212-8.
  7. Albert CM, Rosenthal L, Calkins H, et al. Driving and implantable cardioverter-defibrillator shocks for ventricular arrhythmias: results from the TOVA study. J Am Coll Cardiol 2007;50:2233-40.